[Brève Cavalière] #4
- 20 mars
- 3 min de lecture
Mais que faut-il pour développer une compétence ?
Alors que j'ai eu la chance de me rendre au ski cette année, ce qui me confronte à l'apprentissage d'un nouveau sport, je trouve que faire le parallèle avec les chevaux est intéressant.
L'an dernier, j'ai fait 3 jours de ski. Je suis donc totalement débutante, à 25 ans (vous voyez le problème venir ?)
A ce moment là, dire que j'ai galéré est un euphémisme.
J'ai été en grande difficulté... la cause ?
Un stress latent très important, aucune disponibilité mentale, pas de capacité à réguler mes émotions, un corps que je ne contrôlais pas dans ces nouveaux mouvements,...
Me retrouver dans une situation plutôt désagréable m'a donné l'impulsion nécessaire pour initier du changement quelques mois plus tard. Non pas que je ne voyais pas le problème, plutôt que dans une routine de longue date, ça ne posait pas de problème très visible...
Cette année, retour au ski, pour 3 jours.
J'ai été bien plus à l'aise, même si je reste débutante, évidemment. Lors de difficultés, ou quand je me fais peur en me retrouvant par erreur devant un mur de piste rouge, je parviens à retrouver un peu de lucidité. Même si c'est très activant... Je réussis à bouger mes skis, chose impossible 1 an plus tôt...
Mais qu'est ce qui a changé ?
J'ai pu diminuer mon niveau d'anxiété et améliorer ma régulation émotionnelle. Si j'étais souvent en combat fuite ou shut down, j'arrive d'avantage aujourd'hui à identifier mon état nerveux et à retrouver du calme, condition essentielle à l'apprentissage !
J'apprends à mieux utiliser mon corps, parce que je comprends et repère mon schéma corporel.
Team Work Makes the Dream Work
Plusieurs personnes m'accompagnent dans ce travail.
Quand j'ai été aux Etats Unis, Katherine Lowry m'a permis de réaliser que je ne fonctionnais pas réellement en utilisant mes fessiers, et que je ne parvenais pas à engager correctement mes différentes chaines musculaires (entre autres chouettes découvertes !). Elle m'a encadrée avec des exercices doux et progressifs, pour la prise de conscience puis l'intégration de ces mouvements, en statique et dynamique. Ses fameux "Piliers du Cavalier", que je vous invite à découvrir : EQUILibrium Biomechanics, LLC.
Par ailleurs, Céline Blondelot Eft , thérapeute en EFT, m'accompagne pour travailler sur des évènements passés, présents, sur la mémoire traumatique,.. son approche, l'EFT, me convient parfaitement dans sa façon de faire le relais corps & esprit. C'est en intégrant la sensation au souvenir que j'ai gagné le plus de régulation émotionnelle.
Maintenant, voyez vous le parallèle avec nos chevaux ? Pour qu'un cheval soit capable d'apprentissage, il faut donc qu'il puisse réguler ses émotions, qu'il utilise son corps de façon adaptée et durable,... Au delà même de la seule répétition. Et pour ça, il faut savoir identifier ce qu'il en est, et l'accompagner dans son évolution.
Combien de chevaux sont trop stressés pour retenir quoi que ce soit, et pourtant ça n'est pas pris en compte, ou pire, identifié ? Combien, avant d'être montés, ne se portent pas eux mêmes un minimum ? Et pourtant, ils sont travaillés comme ça, et on en espère même des performances. Peut être qu'il y en a (satisfaisantes ? ) mais c'est surtout des blessures physiques et mentales qui sont récoltées.
En bref, l'entraînement des chevaux, c'est une capacité à identifier l'état émotionnel du cheval, à les rencontrer là où ils sont, à s'adapter, à ré-inventer l'approche autant que nécessaire,... et à faire preuve d'empathie pour l'individu en face de nous, qui est dans la délicate situation d'apprentissage... Là où nous aussi, nous sommes en constante évolution & remise en question. Je ne dis pas que le stress ne doit pas exister, mais qu'il doit demeurer tolérable & ne pas nuire à l'acquisition de connaissances.
Challengeons nous et nos chevaux sur de nouvelles activités, parce que la base est suffisamment solide pour aller vers la nouveauté.
Et vous, quelle en est votre expérience ?

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