[Brève cavalière] #2
- 8 oct. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 oct. 2024
Faut il forcément suer pour avoir bien travaillé ?
Une chose que j'entends souvent, c'est cette idée que parce que le cheval fait du travail à pied, ou travaille au pas, alors il ne fait pas réellement d'exercice, et c'est un peu les vacances.
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Que faut il comprendre ? Qu'il faut avoir "mouillé la chemise" pour avoir fait du bon travail ?
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Je suis convaincue du contraire.
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Chaque action que nous avons aux côtés de nos chevaux a un impact, positif ou négatif. La plupart du temps, j'ai le sentiment de devoir reprendre par les bases, celles d'entente, de confiance, d'écoute, de devoir apprendre ou ré apprendre au cheval qu'il a une voix, qu'il peut sortir de sa coquille, avant même de pouvoir passer au travail postural, et de renforcement en lui même. Et là encore, il s'avère que je passe un certain temps, non négligeable, à tâcher de leur montrer comment employer leur corps, du mieux que je peux et avec le bagage technique que j'ai aujourd'hui.
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Pendant tout ce temps, je travaille, et eux aussi... Alors je ne comprends pas cette idée qu'il faut "gratter" (affreuse expression !!) Un cheval pour en obtenir quoi que ce soit, ou même l'employer / le bricoler...
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Les notions d'équilibre, de capacité de portage, ou encore de charge d'entraînement et de la sensible limite du surentraînement, sont des notions complexes et difficiles à appréhender. Alors pourquoi s'imposer x répétitions pour obtenir un mouvement, quand manifestement le cheval s'épuise ? Ne pourrions nous pas mieux préparer le cheval à l'exercice qu'on va lui demander, pour le mettre dans de bonnes dispositions, et sauver du temps ?
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Si le cheval semble être un animal particulièrement puissant, il n'en reste pas moins fragile, et pas fait pour ce qu'on lui demande : porter, sauter haut, tourner,... C'est pourquoi il faudrait peut être s'intéresser davantage à qui il est, comment il bouge, pour mieux individualiser son travail, et cesser de répéter une méthode à tous les individus...
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Parce qu'avec eux le travail se joue sur tous les plans, physique, psychique, émotionnel, traumatique, avant même de devoir devenir spécifique, d'endurance, de cardio ou de force. Le sport se construit sur les bases d'un athlète préparé, pas sur celle d'un athlète épuisé et au bord de la casse, tant émotionnelle que physique. Pourtant, c'est souvent ce que l'on rencontre le plus...
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Partir avec de bonnes bases, c'est gagner du temps dans l'entraînement spécifique que recevra le cheval, parce que l'équilibre, l'impulsion, l'autonomie, devraient être universelles à toutes les pratiques, que l'on fasse du classique, du western, ou de l'aquaponey.
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Et pour ça, il n'y a pas besoin de pousser le cheval dans ses limites physiologiques, mais d'un travail réfléchi, préparé, et remis à jour dès que besoin. En bref, à l'écoute.
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Alors maintenant, on arrête de se dire qu'il faut avoir sué pour avoir bien bossé, ou qu'une séance sans courbature c'est pas une vraie séance, ou encore que galopin est vraiment mieux après lui avoir "mis dur".
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Et on tâche de prendre en considération tous les facteurs environnementaux : est-ce qu'il mange assez, en continu, est-ce qu'il a du repos de qualité ? Comment a-t-il vécu tel ou tel transport ? Rien n'est à négliger, tout a un impact.
Faisons mieux, et bien souvent, faisons moins.
Les Ecuries du Roque’d’Or , pension / valorisation, Loir et Cher
(Et en photo, une fantastique jument qui aurait mérité que je sache mieux faire, mais qui a tant contribué à mon apprentissage )

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